dimanche, 02 décembre 2007
Un grand calme
Elle parcourt l’œuvre des modernes. De plus en plus elle aime cette liberté du non figuratif, mouvement, sensation pure, féerie des couleurs, formes, matières en écho, sauts, chutes, ruptures, tensions, harmoniques. La peinture, tout en gardant le stimulant de la vie réelle, pouvait devenir elle-même, a écrit Larionov. Son regard se modifie. Ces couleurs assemblées, dans l’œuvre de Miro ou Klee, arabesques, strates, linéaments, on les retrouve dans le désordre des feuilles d’automne, au fond d’une rivière, au creux de la roche tendre et friable de la montagne, sur le bleu de la mer ou les nuages en écharpe. Se débarrasser des canons classiques, de la peinture figurative ne les éloigne pas de la nature, au contraire. Zao Wou-Ki a écrit : Picasso m’avait appris à dessiner comme Picasso, mais Cézanne m’apprit à regarder la nature chinoise. J’avais admiré Modigliani, Renoir, Matisse. Mais c’est Cézanne qui m’aida à me retrouver moi-même, à me retrouver peintre chinois. Voilà l’hypothèse confirmée, Cézanne a montré le chemin, il a trouvé le lieu et la formule, l’harmonie intérieure, grâce à sa recherche de l’unité du tableau. Pourquoi divisons-nous le monde ? dira-t-il à Gasquet. Pour les chinois, la peinture n’est pas représentation du monde, elle est le lieu de sa présence réelle. Les tableaux de Zao Wou-Ki sont des giboulées de couleurs affrontées, la création de la terre racontée, jaillissement, effraction, on a percé un secret. Des arbres accrochés aux montagnes, feu rampant, glissant sur la toile, parfois on discerne en échos lointains l’œuvre de Corot, Le Lorrain ou Degas, cieux de neige, ouragans en formation ; toujours une fête de l’esprit. Une peinture qui parle de l’âme, de ses dérangements, en pointillés. Emotions, rêve, brisures mais épanouissement, vertige atteints, perte du sens, plongée dans le plaisir - voilà la leçon de Cézanne à Zao Wou-Ki -, le plaisir guide et on est sauvé, on découvre des portes, de nouveaux horizons, ceux d’avant étaient factices, des images s’instillent, glissent, surgissent, un dévoilement progressif, un opéra, musique symphonique, harmonies entrecroisées, légèreté, l’énergie de la matière concentrée en si peu de temps, les deux dimensions du tableau largement dépassées, oubliées, rien à voir. La vie parfois ressemble à une mélodie de Gershwin, drôle, inattendue, iconoclaste, pétillante. Transformer les couleurs, les notes en mots, du rythme et toujours surprendre. Perfection dans la composition. Votre couleur préférée ? L’harmonie générale a répondu Cézanne. On est assailli de flèches contradictoires, certaines vous atteignent, d’autres non, arrive une toile, un andante, un livre et tout s’éclaire.
Raymond Alcovère, extrait de "le Sourire de Cézanne", roman, éditions n & b, 2007
04:21 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne
dimanche, 25 novembre 2007
Plaisir âcre, puissant, paisible
Une semaine plus tard, la chair de Léonore bien présente, chez lui. Le feu crépite dans la cheminée. Gaétan contemple son corps endormi pigmenté de rouge par les reflets incandescents. Son regard est si intense, scrutateur, gourmand, qu’il craint de la réveiller. Elle est sublime, dos nu jusqu’aux reins, on devine l’arrondi des hanches. La dénuder complètement, il en a furieusement envie. Il dévoile les fesses, les cuisses. Clarté rougeoyante. Pas un pouce de son corps qu’il ne vénère. Le monde s’arrête d’être multiple, il s’est envolé, résumé en elle, sa chair. Il n’aime rien tant chez les femmes que l’effet du repos sur le visage, le relâchement, cette grâce dans l’abandon. La sensualité, visible, palpable, dans le granulé de la peau, les lignes du geste inachevé, la respiration du sommeil. Certaines femmes laissent flotter cette ondulation en permanence autour d’elles, à la lisière. Alors, la rudesse du monde s’estompe. Il éprouve de la fierté à la contempler dans son lit, avec le sentiment du devoir accompli. Plaisir âcre, puissant, paisible.
Raymond Alcovère, extrait de "Le Sourire de Cézanne", 2007, éditions n & b
Photo : Jean-Luc Aribaud
20:57 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne, Jean-Luc Aribaud
lundi, 05 novembre 2007
L'acte de voir
Rien de plus apaisant que les fresques de Piero della Francesca. Comme Cézanne, il a poursuivi un chemin solitaire, sans chercher la gloire ni la protection d’hommes influents, préférant l’œuvre aux intrigues du monde. Reste la plénitude, un sentiment d’éternité. Personne n’a imprimé à ses personnages autant de grâce, de sérénité sur les visages, jamais on n’a pu lire une telle absence d’anxiété jusque dans les scènes de violence, de guerre. Visages proches de ceux de Cézanne d’ailleurs, hiératiques, paisibles. L’acte de voir ne se détermine pas à partir de l’œil mais à partir de l’éclaircie de l’être, cette phrase de Heidegger, Léonore la met en exergue de son livre.
Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne, éditions n & b
Piero della Francesca, La flagellation du Christ (détail)
10:15 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Le Sourire de Cézanne, littérature, Piero della Francesca, roman, Raymond Alcovère
lundi, 01 octobre 2007
Une nouvelle lecture du "Sourire de Cézanne"
18:55 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Le Sourire de Cézanne, littérature, roman, Roland Fuentès
samedi, 29 septembre 2007
Liberté de la lumière
Léonore vit avec Cézanne. Beaucoup de tapage autour de lui aujourd’hui. Comme tant d’autres, il est devenu un alibi au tourisme, un produit, qui voit vraiment ses tableaux ? C’est plutôt un nom. Son sourire si fin devant Les Baigneuses. A croire qu’il contemple amusé le spectacle, un siècle plus tard. Les aixois l’ont mal accepté de son vivant, lettres de menaces, injures anonymes, calomnies. Il a pourtant passé le plus clair de son temps près de la Sainte-Victoire. Quand même, il n’a jamais peint la ville, toujours l’extérieur. Il préférera Le Jas de Bouffan, “ La bergerie des vents ”, ses arbres, son bassin, ses marronniers, son lavoir. Liberté de la lumière…
Extrait du roman : "Le Sourire de Cézanne", n & b éditons, 2007
01:01 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne, Nina Houzel
mardi, 25 septembre 2007
Vent d'Art 2007
Le Salon Vent d'Art 2007 aura lieu à Vendargues dans l'Hérault, du 2 au 7 octobre à l'espace Armingué, salle Polyvalente, avenue de la Gare, de 14 à 19 H, et de 10 à 12 H et de 14 à 19 H le Week-end.
Le vernissage est le samedi 6 octobre à 19 H. Les résultats et le prix pour le concours sur mon roman "Le Sourire de Cézanne" y seront notamment présentés. J'aurai le plaisir de vous y retrouver. En outre, les invités d'honneur sont les peintres Eric Robin et Denis Leenhardt.
Contacts pendant le salon : 06 87 27 62 91 ou 06 63 57 07 49
ou par mail : creas@mac.com
Voir également : http://presencedesarts.hautetfort.com/
10:06 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Vent d'Art, Le Sourire de Cézanne
samedi, 01 septembre 2007
Concours de peinture, sculpture, photo "Le Sourire de Cézanne"
PRÉSENCE des ARTS & LE GRAND M des ARTS
A l’occasion de la sortie du roman de Raymond Alcovère :
« Le Sourire de Cézanne » n & b Editions (mai 2007)
Présence des Arts organise en partenariat avec LE GRAND M des ARTS
organise un concours de Peinture/Sculpture/Photo…
Le thème sera le roman dans son ensemble.
L’exposition des œuvres aura lieu du 2 au 7 octobre 2007
dans le cadre de Vent d'art 2007 à Vendargues (avec notamment un coup de chapeau à Denis Leenhardt)
Coup de chapeau à Denis LEENHARDT.
Les Prix cette année seront des sculptures de Bob, du matériel Beaux-Arts, une semaine d'expo collective à Paris et des chèques de:
250€ / 150€ / 120€ / 100e € et 75 €
Les lauréats qui recevront les chèques gagneront également une création originale de Marjolaine MAYRAN de sa série des "bestioles" et le roman de Raymond Alcovère "Le Sourire de Cézanne".
Maison Serre
Place de la Mairie
34 740 VENDARGUES
contact : 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91
http://presencedesarts.hautetfort.com
Lire ici des points de vue sur le roman :Mireille Disdero (en date du 4 juin)
08:17 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Le Sourire de Cézanne, littérature, roman, concours, Raymond Alcovère
lundi, 23 juillet 2007
Concours de peinture, sculpture, photo
- CONCOURS : LE SOURIRE DE CÉZANNE
A l'occasion de la sortie du roman de Raymond Alcovère :
« Le Sourire de Cézanne » n & b Editions (mai 2007)
concours de Peinture/Sculpture/Photo
Le thème sera le roman dans son ensemble.
Libre à vous de vous inspirer d'une phrase, un passage, un personnage, une atmosphère, un paysage...
Il n'y a pas de format imposé et toutes les techniques sont admises.
Aucune limite à votre imagination !
Une participation aux frais (imprimerie/vernissage etc.) de 15€ par oeuvre est demandée. - L'exposition sera intégrée au salon Vent d'Art du 2 au 7 octobre 2007. Possibilité de s'inscrire jusqu'au 25 août.
Invité d'honneur: Eric ROBIN
Coup de chapeau à Denis LEENHARDT.
Les Prix cette année seront des sculptures de Bob, du matériel Beaux-Arts, une semaine d'expo collective à Paris et des chèques de:
250€ / 150€ / 120€ / 100e et 75e.
Les lauréats qui recevront les chèques gagneront également une création originale de Marjolaine MAYRAN de sa série des "bestioles" et le roman de Raymond Alcovère "Le Sourire de Cézanne".
L'exposition des oeuvres réalisées sur le thème du roman de Raymond Alcovère "Le sourire de Cézanne" s'intégrera à ce salon et donc il est encore possible de s'inscrire à ce concours.
contact : raymond.alcovere@neuf.fr
BULLETIN d'INSCRIPTION
Nom : Prénom :
Adresse :
E-Mail :
Téléphone :
souhaite participer au Concours « Le Sourire de Cézanne » en catégorie :
Peinture / sculpture / photo / autre (précisez merci)
Je joins un chèque de 15€ par oeuvre à l'ordre de Présence des Arts + une enveloppe timbrée à 0,54€ et une enveloppe format A5 timbrée à 0,85e (pour l'envoi des invitations).
Adhésion à l'association (facultative) : 10€.
Présence des Arts
Maison Serre
Place de la Mairie
34 740 VENDARGUES
contact : 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91
presencedesarts@hotmail.fr
http://presencedesarts.hautetfort.com
- Contact PRESENCE des ARTS
Pour avoir des renseignements ou recevoir des formulaires de participation à nos salons écrire en joignant une enveloppe timbrée à :
PRESENCE des ARTS
Maison Serre
Place de la Mairie
34 740 VENDARGUES
FRANCE
par e-mail:
presencedesarts@hotmail.fr
creas@mac.com
Téléphone: 04 67 87 54 56
06 87 27 62 91
14:10 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : concours, Le Sourire de Cézanne
mercredi, 11 juillet 2007
Plus on regarde un tableau de Poussin...
Partout dans l’œuvre de Poussin, ces nuances de teintes qui sculptent le paysage, répandues sur les contours, cieux déchirés, adamantins, douceur infinie des regards, apaisante. Souvent, les personnages sont pris de frénésie. C’est l’orage, le grand vent de l’Histoire, la Bible. Rien n’échappe à ce déferlement. Toujours les météores, les nuées décrivent l’action, les sentiments. La palette est infinie. Son but, la délectation, la sensualité pure, l’arrondi des corps. Cette chair que l’on respire. Plus on regarde un tableau de Poussin, plus on y décèle d’harmonie. Plus la vue s’éclaire, prend de l’expansion, devient assurée. La fièvre subtile qui se dégage de la composition gagne le spectateur.
Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne", n & b éditions
Poussin, Paysage avec Orphée et Eurydice
11:05 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Le sourire de Cézanne, Poussin
lundi, 25 juin 2007
Une lecture du Sourire
15:15 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Le Sourire de Cézanne, Sitartmag
jeudi, 07 juin 2007
Concours "Le Sourire de Cézanne" ; changement de dates
PRÉSENCE des ARTS & LE GRAND M des ARTS
A l’occasion de la sortie du roman de Raymond Alcovère :
« Le Sourire de Cézanne » n & b Editions (mai 2007)
Présence des Arts organise en partenariat avec LE GRAND M des ARTS
organise un concours de Peinture/Sculpture/Photo…
Le thème sera le roman dans son ensemble.
L’exposition des œuvres aura lieu du 2 au 7 octobre 2007
dans le cadre de Vent d'art 2007 à Vendargues (avec notamment un coup de chapeau à Denis Leenhardt)
Contacts : raymond.alcovere@neuf.fr
Maison Serre
Place de la Mairie
34 740 VENDARGUES
contact : 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91
http://presencedesarts.hautetfort.com
Lire ici des points de vue sur le roman :
Mireille Disdero (en date du 4 juin)
08:55 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : concours, Le Sourire de Cézanne, Raymond Alcovère, peinture, sculpture, photo, Présence des Arts
lundi, 04 juin 2007
Une lecture du "Sourire de Cézanne"
« J'aime dans l'écrit cette distance légère qui permet d'être avec l'autre tout en restant avec soi, une façon de dire les choses comme dans son for intérieur avec l'espoir secret qu'on va être entendu, ce sentiment de liberté extrêmement agréable... »
Le Sourire de Cézanne, Raymond Alcovère
A lire ici une note de lecture, sur "Bleu indigo", le blog de Mireille Disdero
15:50 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, Le Sourire de Cézanne, roman, Raymond Alcovère, Mireille Disdero
samedi, 02 juin 2007
Le jardinier Vallier
Jusqu’à la fin Cézanne s’est consacré au travail. La série de portraits du jardinier Vallier est éblouissante. J’aime par dessus tout l’aspect des gens qui ont vieilli sans faire violence aux usages en se laissant aller aux lois du temps. Je hais l’effort de ces lois. L’homme assis tranquillement dans son jardin, c’est Cézanne, en paix, fondu dans la nature. A un moment on est l’œuvre, l’artiste a atteint son but. Le jardinier Vallier, c’est nous. Voilà son legs ; visiblement, toute impatience a disparu.
Extrait du roman "Le sourire de Cézanne", n & b éditions, mai 2007
Cézanne, Le jardinier Vallier
00:50 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, littérature, Raymond Alcovère, peinture, Le sourire de Cézanne
mercredi, 30 mai 2007
La Comédie du livre
La Comédie du Livre à Montpellier, c'est ce week-end : 1, 2 et 3 juin. Je serai au stand de la librairie Sauramps, place de la Comédie, pour Le Sourire de Cézanne, éditions n & b.
Autre présentation : 1907-2007, nouvelles de la révolte, Cap Béar éditions. le 2 juin à 18 H 30, salle Pétrarque, apéritif-lecture avec plusieurs auteurs du recueil, voir ici
09:05 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Le sourire de Cézanne, comédie du livre, Raymond Alcovère, Nouvelles de la révolte
jeudi, 24 mai 2007
L'harmonie chez Poussin
Voir c’est capter l’esprit du monde, le sensible. Peindre, saisir du regard l’ensemble, le devenir. Ce sera la vibration chez Cézanne, l’amour ingénu chez Chagall, la sensualité, sa finesse chez Titien, la compassion chez Greco, l’harmonie chez Poussin. Regard qui perce l’univers, trouve le lien, le point nodal. Rembrandt l’ombre, Caravage la rage, Fragonard la volupté. Cézanne la plénitude.
(Extrait de "Le Sourire de Cézanne")
Raymond Alcovère, n & b éditions, 2007
Nicolas Poussin : "Le onzième Travaux d'Hercule"
03:10 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, littérature, Raymond Alcovère, peinture, Le sourire de Cézanne, Poussin
mercredi, 23 mai 2007
Dans la campagne aixoise
Dans la campagne aixoise, ce début janvier a les couleurs d’un automne tardif. Ocelles claires des chênes verts, fauve des feuilles caduques, dans les arbres touches mélangées de jaune, ocre, vermillon, rouille, reflets ombrés, aspect frêle des feuilles sur le point de chuter, translucides et légères, puis s’effondrant en poussière. Partout la végétation, en flot inépuisable, dégorge de gigantesques vasques sur les collines, les combes et les ravines. Bientôt les arbres dessineront des pinceaux, dressant leurs nervures dans le gris du ciel. Au milieu, clairsemés, les oliviers. Lumineux et purs comme des incendies, les seuls à irradier de l’éclat quand l’horizon se couvre de gris, décharnés, noueux, rivés à la terre. Le vent se mêle aux forêts dans des vapeurs blanchâtres, traînées de gaze qui couronnent la Sainte-Victoire. Miracle, en cette saison les journées sont courtes, rares les promeneurs, lumière d’or étalée, formes étagées en volumes.
Extrait de "Le Sourire de Cézanne", roman, Raymond Alcovère, n & b éditions, mai 2007
Cézanne, La Montagne Sainte-Victoire vue des Lauves
06:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, littérature, Raymond Alcovère, peinture, Le sourire de Cézanne
dimanche, 20 mai 2007
L'Ile singulière
L’horizon se couvre, en masses spongieuses, absurdes, menaçantes. Gaétan ne comprend pas, ils sont là tous les deux, si bien ensemble et puis un abîme béant ; ces portes n’ouvriraient sur rien ? Et s’il était une marionnette entre les mains de Léonore ? Aujourd’hui, il a envie de la retenir : “ Si tu ne pars que demain, on pourrait aller à Sète, tu connais ? ” “ Non ” “ Un lieu magique, il y a des bateaux partout, la mer qui encercle la ville, on l’appelle L’Ile singulière. Peuplée par des pêcheurs, ils venaient de Salerne, sur la côte amalfitaine. Un monde à part, tout près d’ici en plus ”… L’atmosphère est fraîche. Lumière diffuse. Ils marchent jusqu’au Môle. Le monde extérieur passe lointain devant eux, comme un décor de théâtre. Le vent souffle en rafales. Ils s’assoient sur un rocher. En parlant aussi, elle a l’impression de se fondre avec lui, de s’oublier. Un calme profond se pose. La soirée s’étire, la séparation du lendemain approche à grands pas. Ils sont dans le vague, malheureux. Gaétan ne peut plus dormir. Léonore tombe de sommeil, reste à la lisière ; mélange acide de plaisir et de souffrance. Lui ne supporte plus cette chambre étouffante, veut sortir, aller jusqu’au Mont Saint-Clair. Milieu de la nuit. Là-haut, atmosphère blanche. Un épais brouillard les entoure. On ne distingue même pas la côte. Une immense croix blanche se dresse dans la brume. Ils sont troublés par la fatigue, l’étrangeté du lieu, et leur tristesse. Gaétan se dit vaguement il faut lui faire confiance, mais l’inquiétude le gagne. L’humidité transperce tout. Ils rentrent à l’hôtel, n’ont la force de rien. Une grande lassitude s’est déposée. Nuit de mauvais sommeil, incertain. Un vent âpre souffle le matin. Il la raccompagne à la gare. Ne se disent plus un mot jusqu’au départ.
Extrait de "Le Sourire de Cézanne", roman, Raymond Alcovère, n & b éditions, mai 2007
02:35 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Le Sourire de Cézanne, littérature, roman, Raymond Alcovère
mercredi, 16 mai 2007
En lisant Le Sourire de Cézanne
21:10 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, critique, Jean-Louis Kuffer, Le sourire de Cézanne
Le Sourire de Cézanne (vient de sortir)
Elle se lève tôt le lendemain matin, ouvre la fenêtre. L’air, étonnamment doux, palpite au-dessus des toits. L’ombre est grise encore. Une trouée dans le ciel orgeat, derrière Saint-Sauveur, plus ocre et violente au fil des minutes. Des vols de moineaux décrochent des toits avant de plonger dans les rues vides. Sa vie commence. Elle a dix-huit ans, mais avec le calme en plus. Elle ira posément dans la direction fixée, une certaine forme de doute n’a plus sa place. Gaétan dort tranquillement. Ses affaires, posées sur une chaise, sont animées d’une vie propre. Elle déborde d’un amour absolu envers lui, un amour qui ne remet pas en cause sa liberté. Le plus improbable est arrivé, il en est ainsi depuis les origines de l’univers. La même sorte de probabilité qu’un Cézanne existe.
Léonore a quarante ans ; au moment où tout semblait l’abandonner, elle rencontre Gaétan, vingt ans. Le père de Léonore, atteint par la maladie d’Alzheimer, vit ses derniers instants. Léonore, qui a pris une année sabbatique, écrit un livre sur la peinture, sur le regard des peintres ; elle parcourt l’œuvre de Piero della Francesca, Poussin, Miro, Zao Wou Ki ; au fur et à mesure, Cézanne y prend une place centrale. Le Sourire de Cézanne, c’est celui du peintre, à la fin de sa vie, devant son tableau «Les grandes baigneuses ». Et aussi le sourire qu’adresse son père à Léonore, avant de mourir. Cézanne a passé sa vie à fuir les contraintes sociales de son époque pour peindre, envers et contre tout. Les deux personnages du roman, eux, entre Aix-en-Provence et Montpellier, vont aller à la recherche d’eux-mêmes, jusqu’au bout de leur passion…Roman mai 2007, éditions n& b 108 p – 13 €
Photo de couverture : Jean-Luc Aribaud
16:45 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, Le Sourire de Cézanne, roman
mardi, 01 mai 2007
Recherche photo ancienne de Montpellier
Suis à la recherche d'une photo ancienne de Montpellier de l'arrivée par la route de Nîmes pour illustrer cet extrait de mon roman "Le sourire de Cézanne" (merci de faire circuler) :
Un incident sur la voie bloque le train à l’entrée de Montpellier. Impatient de descendre, il l’entraîne dehors, ils se retrouvent devant le Corum puis au pied des Beaux-Arts. “ Tu vois, avant qu’on ne construise ce palais de béton, l’arrivée à Montpellier par la route de Nîmes était une pure merveille. On apercevait de loin l’arrondi des pins, la balustrade des Beaux-Arts se dessiner à l’horizon, c’était un peu d’Italie, un miracle, la lumière romaine. Toute mon enfance a été bercée par cette image".03:15 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : photo, Montpellier, Beaux-Arts, Le sourire de Cézanne